Les premiers éléments de l’enquête permettent d’en savoir un peu plus sur les auteurs de l’opération visant l’assassinat, entre autres, du président Rajoelina.
Après le placement en détention de six ressortissants malgaches et français dans la soirée du 20 juillet, pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État, et la prise de parole, le 21 juillet, de la procureure générale près la Cour d’appel d’Antananarivo, le scénario de l’opération commence à se préciser. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la police nationale et à la gendarmerie, ces individus auraient échafaudé un plan d’élimination et de neutralisation de diverses personnalités malgaches, dont l’actuel chef de l’État, Andry Rajoelina.
Visées politiques
Parmi eux, deux anciens militaires français. Le premier, Philippe Marc François, est un colonel retraité, ancien des forces marines et des forces spéciales, ayant notamment dirigé le Régiment de marche au Tchad. Il a été arrêté à l’aéroport international d’Ivato, alors qu’il s’apprêtait à rentrer en France, « définitivement » selon un proche.
Le second, Paul Maillot Rafanoharana, est un ancien gendarme, instructeur commando parachutiste. Cet « expert en stratégie et en management », conseil de Odon Razanakolona, l’archevêque d’Antananarivo, du groupe Benchmark Advantage et de Madagascar Oil, s’est relancé dans les affaires en décembre 2020 en créant, avec Philippe Marc François, la société TsaraFirst.
Celui-ci nourrissait l’espoir d’une nouvelle fonction politique. Son nom était notamment avancé pour remplacer l’actuel Premier ministre, Christian Ntsay, lors d’un éventuel remaniement ministériel à venir.
5 millions d’euros pour un commando
Selon nos informations, le scénario prévoyait la venue dans le pays d’un groupe de quinze commandos, familiers d’actions militaires à visée de déstabilisation en Afrique, et encadrés par des officiers supérieurs malgaches. Une opération qui rappelle étrangement celle ayant mené à l’assassinat du président haïtien, le 7 juillet dernier.
Les arrestations ont pu être menées, notamment, grâce à une étroite collaboration entre les services de renseignement malgaches et américains. D’après certaines sources, une demande de financement pour soutenir l’opération aurait été formulée auprès de divers groupes d’intérêts et d’influence malgaches et étrangers, pour un montant total de 5 millions d’euros.
Les premières perquisitions menées ont permis de découvrir au domicile de Paul Rafanoharana, à Ambohitrarahaba, plus d’un milliard d’ariary (près de 220 000 euros) en espèces, répartis dans quatre valises.
Des armes de guerre, des munitions et des documents y ont également été saisis. Si le montage financier de cette opération et les détails du projet demeurent flous, cette affaire s’ajoute à la tentative d’assassinat, le 10 juillet, du secrétaire d’État en charge de la gendarmerie nationale, le général Richard Ravalomanana.
Source : Jeune Afrique
Après le placement en détention de six ressortissants malgaches et français dans la soirée du 20 juillet, pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État, et la prise de parole, le 21 juillet, de la procureure générale près la Cour d’appel d’Antananarivo, le scénario de l’opération commence à se préciser. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la police nationale et à la gendarmerie, ces individus auraient échafaudé un plan d’élimination et de neutralisation de diverses personnalités malgaches, dont l’actuel chef de l’État, Andry Rajoelina.
Visées politiques
Parmi eux, deux anciens militaires français. Le premier, Philippe Marc François, est un colonel retraité, ancien des forces marines et des forces spéciales, ayant notamment dirigé le Régiment de marche au Tchad. Il a été arrêté à l’aéroport international d’Ivato, alors qu’il s’apprêtait à rentrer en France, « définitivement » selon un proche.
Le second, Paul Maillot Rafanoharana, est un ancien gendarme, instructeur commando parachutiste. Cet « expert en stratégie et en management », conseil de Odon Razanakolona, l’archevêque d’Antananarivo, du groupe Benchmark Advantage et de Madagascar Oil, s’est relancé dans les affaires en décembre 2020 en créant, avec Philippe Marc François, la société TsaraFirst.
Celui-ci nourrissait l’espoir d’une nouvelle fonction politique. Son nom était notamment avancé pour remplacer l’actuel Premier ministre, Christian Ntsay, lors d’un éventuel remaniement ministériel à venir.
5 millions d’euros pour un commando
Selon nos informations, le scénario prévoyait la venue dans le pays d’un groupe de quinze commandos, familiers d’actions militaires à visée de déstabilisation en Afrique, et encadrés par des officiers supérieurs malgaches. Une opération qui rappelle étrangement celle ayant mené à l’assassinat du président haïtien, le 7 juillet dernier.
Les arrestations ont pu être menées, notamment, grâce à une étroite collaboration entre les services de renseignement malgaches et américains. D’après certaines sources, une demande de financement pour soutenir l’opération aurait été formulée auprès de divers groupes d’intérêts et d’influence malgaches et étrangers, pour un montant total de 5 millions d’euros.
Les premières perquisitions menées ont permis de découvrir au domicile de Paul Rafanoharana, à Ambohitrarahaba, plus d’un milliard d’ariary (près de 220 000 euros) en espèces, répartis dans quatre valises.
Des armes de guerre, des munitions et des documents y ont également été saisis. Si le montage financier de cette opération et les détails du projet demeurent flous, cette affaire s’ajoute à la tentative d’assassinat, le 10 juillet, du secrétaire d’État en charge de la gendarmerie nationale, le général Richard Ravalomanana.
Source : Jeune Afrique